EXTRAITS DU LIVRE

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UNE TOUTE PETITE ECOLE

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Il les invite ensuite à entrer à l’intérieur par un couloir. Sur un côté, le long du mur, des crochets sont fixés pour y accrocher les manteaux de chaque enfant, et au bout, une autre porte est ouverte. Elle débouche sur une pièce sombre, qui semble grande, mais qui est noircie par la fumée d’un gros poêle qui trône au fond. L’endroit est bien rempli. Il y a plusieurs bancs, quelques tables de tailles différentes, un fatras de chaises, et des tabourets plus ou moins haut. Sur la droite, en entrant, face à la fenêtre, un bureau et sa chaise indiquent que c’est là que le maître s’installe. Derrière lui, au mur, un grand tableau noir, sur lequel est inscrit, à la craie blanche, la date du jour : Mercredi 1er septembre 1847. Au fond de la pièce, une étagère avec quelques livres, différents objets et du petit matériel complète l’ensemble.

François Jean-Baptiste reste un instant de plus, immobile, en scrutant l’endroit à la recherche d’un détail qu’il n’aurait pas encore découvert. Soudain, il repère dans un coin une carte et deux affiches, qu’il n’avait pas vues, quand le maître demande, à chaque enfant, de prendre place et de s’asseoir. Ils sont trois à s’asseoir, sur le même banc que lui, vraisemblablement du même âge ou presque.

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LE JEU DE QUILLES

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Les semaines passent et il retourne, plusieurs fois, taquiner la boule et, depuis peu, notre François Jean-Baptiste s’est découvert une nouvelle passion. Laquelle, me direz-vous ? « Ben alors, les quilles, bien sûr ».

Chaque dimanche après-midi ou presque, et bien entendu, après une petite sieste, il retrouve ses camarades. Ils sont, la plupart du temps, quatre. Il y a, tout d’abord, les deux Jean-Baptiste, les plus assidus. Puis Antoine et Joseph, qu’il côtoie régulièrement à la taverne à Provenchères. Ce sont, à chaque fois, des parties interminables. Ces moments de détente lui font le plus grand bien. Il rencontre aussi d’autres joueurs, qu’il ne connait pas. D’après ce qu’il apprend, ils sont tous originaires des villages voisins de Provenchères. Il y en a de La Petite Fosse, La Grande Fosse, Colroy la Grande, Frapelle, et même Neuvillers. En général, ce sont tous des passionnés du jeu. Leur passion est communicative. Elle crée d’emblée des liens, qui sont d’abord de la camaraderie, puis avec le temps, deviennent de l’amitié. L’ambiance est festive à chaque rencontre, car chaque nouvelle venue, qu’il s’agisse, d’un copain, d’un ami, ou même un parent d’un habitué est fêtée.

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LA PREPARATION AU GRAND VOYAGE

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Alors, quelque part, dans le port endormi, le long d’un quai, de cette immense rade, le paquebot « La Bourgogne » se prépare, en vue d’appareiller dans quelques heures.

A l’intérieur, dans les cabines et dans les salles, la plupart des passagers dorment encore. Par contre, dans la salle des machines du navire, on vérifie l’ensemble des circuits. C’est la dernière inspection, avant de mettre en route cet impressionnant moteur à pilon, triple expansion, de six cylindres superposés. Une fois, les vérifications d’usage terminées, la procédure d’allumage sera enclenchée. Alors, un à un, les pistons commenceront à se mettre en action, pour monter progressivement en pression, et ainsi augmenter la puissance de cette machinerie hors norme. L’équipage est au complet, et à nouveau regroupé sur le pont, à l’exception de ceux qui sont déjà à pied d’œuvre. Le capitaine du navire, par contre, est dans sa cabine, en chef d’orchestre. Il est là pour contrôler l’exécution des consignes. Il supervise, aussi, la manière dont sont réalisées les manœuvres du navire, dans quelles conditions, et bien entendu, si elles le sont en toute sécurité. Une fois que toutes ces procédures seront terminées. Il pourra alors donner le signal du départ.