EXTRAITS DU LIVRE

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LA MOBILISATION

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Le 1er B.C.P. n’est pas en reste et reçoit l’ordre de rejoindre la 86e brigade dans la vallée de la Fave à Frapelle. Vers 18 heures, il quitte Ménil-de-Senones en direction du col d’Hermanpaire, puis vers le Spitzemberg, une petite montagne environnante. Il y parvient à 23 h 30 après une longue marche pénible à travers bois et y stationne.

Dans la nuit du 9 au 10 août, il déploie deux compagnies à Neuvillers-sur-Fave et une à Vanifosse. A 14 heures, il va occuper, face à l’est, les crêtes dominant Frapelle, pour repousser une attaque possible des Allemands sur Provenchères-sur-Fave. Le 10e et le 31e B.C.P. sont eux aussi à proximité. Le 3e est lui déjà à Provenchères-sur-Fave, au repos en cantonnement d’alerte. Lundi, 10 août 1914  – Ils ont ordre de se reposer. Quelle aubaine se dit Emile ! Une journée de détente près de chez lui. Il aurait aimé rendre une petite visite surprise à sa famille, mais il sait bien que c’est impossible car ils sont toujours en alerte, mais enfin. Il n’en est pas moins soudainement apaisé et calme. Il va la savourer. Leur repos sera toutefois de courte durée.

Pages 42 – 43

LA CAMPAGNE DES VOSGES

LE COMBAT DE PROVENCHERES-SUR-FAVE

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L’ennemi, impressionné par cette résistance, n’ayant surtout aucune liaison entre l’attaque de ses différents bataillons, à un point tel que les deux attaques, celle de Colroy-la-grande et celle de la nouvelle route de Saâles, se fusillent entre elles pendant près de trente cinq minutes. Il ne sait pas plus ce qui se passe dans Provenchères-sur-Fave. Vers 22 h 30, il décide d’évacuer sans bruit le champ de bataille, emmenant avec lui ses blessés et une grande partie de ses morts, et bat en retraite vers le nouveau Saâles.

Cependant, les troupes du 3e B.C.P. restent sur leurs gardes jusqu’à 3 heures du matin, assises sur leurs sacs dans une prairie, les vêtements trempés de sueur et grelottantes. Emile, comme ses camarades, n’a rien mangé depuis la veille au matin. On leur a simplement distribué un verre d’eau de vie avant de partir au combat. Pour bon nombre d’entre eux, comme Léon et son frère Emile, ce fût leur premier combat et leur baptême du feu. Installés en couverture au pied du col de Saâles, ils ont interdit à cinq bataillons allemands l’accès de la vallée de la Fave pendant sept heures et pris quatre canons. Ce n’est pas rien.

Pages 185 – 186

LA DEUXIEME CAMPAGNE DE L’ARTOIS

NOTRE-DAME-DE-LORETTE

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Dimanche, 20 décembre 1914 – A 6 heures du matin, les deux unités de chasseurs (3e et 10e) se rendent à la lisière d’Aix-Noulette, par la grande route, et y arrivent pour 7 heures. Une demi-heure plus tard, ils apprennent du commandant, qu’ils relèveront la nuit suivante, les troupes de la 13e division, qui participent à l’attaque dans la région sud-est de Noulette. Au même moment, le 1er et le 31e feront de même, avec le 109e R.I., sur les pentes de Notre-Dame-de-Lorette. Le 3e rompra à 22 heures. La cuisson des aliments, pour le lendemain, devra être terminée et les distributions faites. Pour 22 h 15, il devra être formé en ligne déployée, face au nord-est, sur la route d’Aix-Noulette-Souchez, dans l’ordre 6-1-2-3-4-5, la droite à hauteur de la côte 95. En arrivant sur le terrain, les compagnies seront guidées par des agents de liaison jusqu’aux unités qu’elles doivent relever.