EXTRAITS DU LIVRE

Pages 80 – 81

LES BATAILLES DE LORRAINE

Une fois son programme effectué, celle qui aura ravitaillé les Minières, cantonnera à Raon-les-Leau, à proximité du Donon, mais en Meurthe et Moselle, tandis que les autres retourneront à Moussey, toujours dans les Vosges.

Mardi, 18 août 1914 – Ils repartent à 4 heures du matin pour Raon-les-Leau, par le col du Prayé et Raon-sur-Plaine. De là, ils gagnent le Donon pour ravitailler les T.R.* de la 43e et de la 13e division, puis retournent à Raon-les-Leau, pour cantonner avec le reste de la compagnie. Les obusiers allemands crachent leur feu de toute part. Il règne un vacarme effroyable, qui résonne de partout. En fin de la journée, Raymond et Jules sont exténués. Mercredi, 19 août 1914 – Dès le début de la matinée, un grand et franc soleil règne sur toute la contrée et la chaleur devient rapidement étouffante. Les combats reprennent de partout et durent encore toute la journée. Malgré tout, la 19e compagnie de Raymond doit ravitailler, cette fois, le convoi, en gare de Raon-sur-Plaine, puis à Raon-les-Leau, à nouveau, et enfin à Saint-Quirin, avant de retourner cantonner à Raon-les-Leau. A la fin de la journée, ils sont complètement abasourdis.

Pages 166 – 167

LA BATAILLE DU LINGE

Dans la soirée, il apprend que la compagnie quitte le campement, dès le lendemain matin. Raymond est surpris, mais il n’est pas mécontent d’abandonner cet endroit. Certes, le paysage est magnifique et il est près de chez lui, mais enfin…

Dimanche, 5 septembre 1915 – A 5 heures du matin, la compagnie est déjà en effervescence. On charge un à un les mulets. Pour 7 heures, elle est prête à partir, pour revenir sur ses pas, et tout d’abord en direction du Valtin, puis du Rudlin. Les équipages partent, l’un après l’autre, à intervalle régulier. En redescendant, Raymond aperçoit au loin, à la sortie du bois, une patrouille de deux Uhlans à cheval. Pensant avoir été repéré, il s’empresse aussitôt de se cacher derrière le bosquet, qui est juste devant lui. Par contre, le mulet, lui, a du mal à le suivre. Néanmoins, une fois derrière les arbres, il ne bouge plus. Les soldats continuent d’avancer doucement, vers eux, en parlant, et maintenant, ils sont proches. Raymond est terrifié à l’idée d’avoir été aperçu. Ils passent à quelques mètres d’eux et poursuivent leur patrouille.

Pages 185 – 186

LA TRANCHEE DES BLES

Les terrains se trouvent à dix minutes de marche environ de l’exploitation, sur un plateau, bien exposé et bien dégagé. D’ailleurs, les explications de monsieur Séraphin étaient bonnes, car ils n’ont pas perdu de temps, en chemin, pour les trouver. De plus, l’endroit est tout à fait propice à la culture des céréales.

Toutefois, il y a un détail que Raymond, Jules et les autres ne connaissent pas. Seul Joseph sait, car il a surpris, hier au soir, une conversation entre monsieur Séraphin et son fermier, au cours de laquelle, il lui révélait la découverte macabre qu’il avait faite, lors de la précédente moisson des blés, l’année passée. Il lui demandait aussi d’être discret. Alors qu’il nettoyait le haut du ravin, qui délimite une des parcelles de céréales, côté est, une fois la moisson terminée, il coupe des broussailles et surtout des branches de noisetiers qui commençaient à envahir le terrain. Il aperçoit alors des lambeaux de tissu bleu, puis il met a nu une baïonnette, et un peu plus bas, deux casques français. Surpris et aussitôt affolé, il retourne au domaine, enfourche son vélo, et se rend aussitôt à la gendarmerie de Valmy. Il est reçu par l’adjudant de permanence et lui raconte son histoire.